Qui
est le disciple inconnu ? Vous, moi, toute personne qui
se met un jour à réfléchir sur sa vie et se demande si
les intérêts de l’existence courante, les délices de
l’intellect ou même l’appartenance à une religion
suffisent à satisfaire ce qu’il y a en elle de plus
authentique et de plus profond.
Les
« Lettres au disciple inconnu » parlent de spiritualité.
Mais quelle spiritualité ? Les définitions abstraites ne
la définissent pas davantage que les connotations
religieuses. Il vaudrait mieux parler d’une ouverture de
la conscience à une vie non pas différente, mais plus
vaste et plus heureuse que celle que nous vivons dans
notre quotidien.
La
spiritualité est donc avant tout une expérience, ou
plutôt une série d’expériences, qui ont lieu dans
l’intimité de l’individu. Pourtant ces expériences sont,
pour leur plus grande part, communes à ceux qui
s’engagent dans cette voie, quelle que soit l’époque, le
fonds socio-culturel et la religion qui fut la leur, de
sorte que l’expérience des devanciers peut aussi servir
à ceux qui débutent.
La
forme familière des « Lettres » a paru a l’auteur
répondre au mieux aux interrogations de ceux qui
désirent prendre ce chemin et veulent être informés des
aléas du trajet, de ses péripéties et de ses
découvertes.
La
substance en a été donnée par de multiples entretiens,
conversations, échanges, et aussi par l’expérience de
l’auteur, aussi modeste qu’elle soit, glanée au cours de
soixante années dans l’exercice du Soufisme introduit en
Occident par son maître, Hazrat Inayat Khan. Mais l’on
verra que si Soufisme il y a, il se place d’emblée dans
une perspective extra-confessionnelle, et qu’il peut
ainsi offrir généreusement ses fruits sans contre-partie
à toute âme qui cherche, quelle que soit sa croyance ou
ses options personnelles. |