Pensée Soufie

Déploiement de la conscience

Publiées de son vivant, ces dix pensées soufies synthétisent l’enseignement soufi de Pîr-o-Murshid Inayat Khan.
En cliquant en début de ligne, vous pouvez accéder au développement de chaque pensée soufie.

Il n’y a qu’un seul Dieu, l’Éternel, le Seul Être, aucun autre n’existe, sauf Lui.

Le Dieu du Soufi est le Dieu de toutes les croyances et le Dieu de tous. 
Les noms qu’on lui donne ne font aucune différence pour lui ; Allah, God, Dieu, Khuda ou Bhagwan.
Tous ces noms et d’autres, sont les noms de son Dieu. Et pourtant pour lui Dieu est au-delà de la limitation liée au nom.

Il voit son Dieu dans le soleil, dans le feu, dans les idoles adorées par les diverses sectes.
Et il le reconnaît dans toutes les formes de l’univers.
Il sait cependant qu’Il est au-delà de toute forme. 
Dieu en tout et tout en Dieu, le visible et l’invisible, le Seul Être.

Dieu, pour le Soufi n’est pas seulement une croyance religieuse qu’on lui impose.
Mais c’est l’Idéal le plus élevé que l’esprit humain puisse concevoir.

Le Soufi, oubliant l’ego et visant la réalisation de l’Idéal Divin, avance constamment dans la vie sur le chemin de l’amour et de la lumière.

En Dieu, le Soufi voit la perfection de tout ce qui peut être atteint par la perception de l’homme.
Et pourtant il sait que Dieu est hors de cette atteinte.

Il considère Dieu comme l’amant considère l’être aimé.
Et il prend toutes les choses de la vie comme venant de Lui avec une résignation parfaite.

Pour lui, le nom sacré de Dieu est comme un remède pour le patient.

La pensée divine est le compas avec lequel il conduit le navire jusqu’au rivage de l’immortalité.

Pour le Soufi, l’Idéal Divin est comme un ascenseur par lequel il s’élève vers le but éternel.
Son atteinte est le seul objectif de la vie.

Il n’y a qu’un Seul Maître : l’Esprit Guide de toutes les âmes, qui conduit constamment Ses disciples vers la lumière. 

Le Soufi comprend que bien que Dieu soit la source de toute connaissance, de toute inspiration et de toute guidance.
L’homme cependant est le canal que Dieu a choisi pour transmettre Sa connaissance au monde.
Par cet homme qui est homme aux yeux du monde, mais Dieu dans sa conscience.

C’est l’âme mûre qui attire la bénédiction des cieux.
Et Dieu s’exprime par l’intermédiaire de cette âme. 
Bien que la voix de Dieu s’emploie à s’exprimer à travers toutes les choses, il Lui est cependant nécessaire de s’exprimer par la bouche de l’homme pour s’adresser aux oreilles closes de beaucoup d’entre nous. 

On le constate dans toutes les périodes de l’histoire, dans tous les âges. 
Shiva, Bouddha, Rama et Krishna d’un côté, Abraham, Moïse, le Christ et Mohamed de l’autre, et beaucoup d’autres encore, connus et inconnus, ont été des exemples du Maître qui vit la vie de Dieu sous une apparence humaine.

En d’autres termes, leurs apparences humaines sont les différents manteaux portés par la même personne.
Cette personne paraissait différente à chaque fois, et pourtant était une seule et même personne. 
Ceux qui ont vu la personne et la connaissaient, l’ont reconnue sous toutes ses apparences. 
Ceux qui n’ont pas vu la personne, mais ont reconnu le manteau, ont fait fausse route. 
Ils se sont séparés les uns des autres, se cramponnant à la personnalité du maître.
Ils ont clamé sa supériorité sur tous les autres maîtres et dévalué le maître tenu en grande estime par d’autres.
Et ils ont provoqué ainsi toutes les guerres de religion et les divisions parmi les enfants de Dieu.

Le Soufi a reconnu la personne et non l’apparence.
Il n’a vu qu’un seul maître dans tous les noms et formes qui sont venus constamment pour sortir l’humanité du sommeil de cette vie d’illusion et guider l’homme vers la perfection divine.

Au fur et à mesure que le Soufi progresse dans cette vision, il reconnaît son Maître.
Il le reconnait non seulement dans les êtres sacrés, mais aussi dans le sage, dans le sot, dans le saint et dans le pécheur. 
Et jamais il ne permet que son Maître, qui est l’Unique et le Seul qui puisse être et qui sera toujours, disparaisse de sa vue.

Il n’y a qu’un Seul Livre Sacré : le manuscrit de la nature, la seule écriture sainte qui puisse illuminer le lecteur. 

Quand l’homme écrit, il inscrit des caractères sur du roc, une feuille, du papier, du bois, du fer. 
Quand Dieu écrit, les caractères qu’Il écrit sont des êtres vivants.

Quand l’œil de son âme est ouvert et sa vue parfaite, le Soufi lit dans le manuscrit de la nature, la loi divine qui a été lue à la même source et enseignée à leurs disciples par les maîtres de l’humanité. 
Bien que le langage ne suffise pas à exprimer la vérité intérieure, le peu qui a pu être exprimé par des mots, a été inscrit à la plume et transmis à la postérité de siècle en siècle sous forme de livres sacrés.

Les hommes ont combattu et débattu sur l’authenticité de ces livres.
Ils n’ont voulu accepter aucun autre livre du même genre. 
En se cramponnant au livre et en en perdant le sens, ils ont formé différentes sectes.

De tous temps, le Soufi a respecté de tels livres.
Il a retrouvé dans le Vedanta, la Zendavesta, la Kabbale, la Bible, le Coran et dans toutes les autres écritures sacrées, la même vérité qu’il a lue dans le manuscrit incorruptible de la nature.
C’est le seul Livre Saint, le modèle parfait et vivant qui enseigne les lois profondes de la vie. 
Toutes ces écritures sont de petites flaques d’eau devant l’océan, comparées au manuscrit de la nature. 
Pour l’œil de celui qui voit, chaque feuille de l’arbre est une page du Livre Saint. Celui-ci contient la révélation divine.
Et à chaque instant de sa vie, il trouve l’inspiration en lisant et en comprenant le texte sacré de la nature.

Il n’y a qu’une Seule religion : le progrès constant dans la direction de l’Idéal, le but de la vie de chaque âme. 

En Sanskrit, la religion se dit dharma, ce qui signifie devoir. 
Le devoir de chaque individu est sa religion.

«Chaque âme est née dans un certain but et la lumière de ce but brille dans cette âme

 dit Saadi. 

Cela explique pourquoi le Soufi permet, à chacun, de suivre son propre chemin.
Il ne compare pas les principes des autres avec les siens.
Mais laisse à chacun sa liberté de penser, puisqu’il est lui-même un libre penseur.

Pour un Soufi, la religion est le chemin qui conduit l’homme vers la réalisation de son idéal, qu’il soit terrestre ou céleste.

Le péché ou la vertu, ce qu’il faut faire ou ne pas faire, le bien ou le mal ne sont pas identiques pour chaque individu.
Ils diffèrent selon son niveau d’évolution et sa situation dans la vie.

Ainsi, pour un Soufi, le nom de la religion ou le lieu du culte sont sans importance. 
Tous les lieux sont assez sacrés pour son culte.
Toutes les religions évoquent pour lui la religion de son âme.

Je T’ai vu dans la Ka’ba sacrée, et dans le temple de l’idole je T’ai vu aussi.

Il n’y a qu’une Seule Loi : la loi de réciprocité, qui peut être suivie par une conscience sans ego, accompagnée d’un sens éveillé de la justice.

L’homme passe sa vie à la poursuite de tout ce qui lui semble profitable pour lui-même.
Et il est tellement absorbé par son ego qu’il en perd la notion de son propre intérêt. 
L’homme fait des lois qui lui conviennent, de sorte qu’il puisse s’avantager sur un autre.
Cela, il l’appelle justice. 
Il ne reconnaît l’injustice que lorsqu’il en est victime. 
Et ainsi, il ne pourra jamais mener une vie paisible et harmonieuse avec ses congénères, tant que son sens de la justice n’aura pas été éveillé par une conscience dépourvue d’ego.

Les autorités judiciaires du monde interviennent entre deux personnes en désaccord.
Toutefois, elles ont le droit d’intervenir quand les deux parties en conflit sont aveuglées par l’intérêt personnel.
De même le Tout-Puissant intervient dans tous les conflits, qu’ils soient petits ou grands. 
C’est la loi de la réciprocité qui empêche l’homme d’être exposé devant le Tout-Puissant.
En effet, un homme respectueux a moins de chance d’être convoqué devant un tribunal.

Le sens de la justice est éveillé dans un esprit parfaitement sobre, libéré de l’intoxication de la jeunesse, de la force, du pouvoir, de la possession, du commandement, de la naissance et du rang. Il semble que l’on retire un net avantage quand on ne donne pas, mais qu’on prend, ou quand on donne moins et que l’on prend plus. Mais en réalité, dans tous les cas la perte est plus grande que le profit. Car tous ces profits étendent un voile sur le sens intérieur de la justice. Et quand ces voiles s’accumulent, l’homme devient aveugle même à son propre profit. C’est comme s’il faisait obstacle à sa propre lumière. 

L’aveugle ici-bas restera aveugle dans l’au-delà.

Il existe différentes règles enseignées par différentes religions.
Elles disent comment agir harmonieusement et pacifiquement avec ses congénères.
Mais toutes se rejoignent sur cette unique vérité :

Agis envers autrui, comme tu voudrais qu’on agisse envers toi.

Quand un Soufi accepte la faveur d’un autre, il en augmente la valeur.
Et quand il subit l’hostilité d’un autre, il fait la part des choses. 
Quand il prend des mesures contre quelqu’un, il laisse une marge, en tenant compte de l’ego.
Et quand il rend service, il en rajoute pour faire bonne mesure.

Pour ceux qui ont renoncé, une vie dans la forêt est appropriée. 
Pour les contemplatifs, une vie de réclusion est souhaitable.
Mais pour ceux qui vivent dans les conflits du monde, un juste sens de la réciprocité est nécessaire.

Il n’y a qu’une seule fraternité, la fraternité humaine qui unit, sans discrimination les enfants de la terre dans la Paternité de Dieu. 

Le Soufi comprend que la Seule Vie émanant de l’Être Intérieur se manifeste à l’extérieur comme une vie de diversité. 
Et dans ce monde de diversité, l’homme est la manifestation la plus aboutie.
Il peut réaliser, dans son évolution, l’Unité de l’Être Intérieur même dans l’existence extérieure de diversité.

Mais il évolue vers cet Idéal qui est la seule raison de sa venue sur terre, en s’unissant avec un autre. 
L’homme s’unit aux autres par les liens familiaux. Ceci est la première étape de son évolution. 

Et pourtant dans le passé, les familles se sont combattues.
Elles ont déclenché des vendettas sur des générations.
Chacune d’elles considérait, sur le moment, qu’elle seule détenait la vérité et une juste cause.

Aujourd’hui, l’homme montre son évolution en s’unissant avec ses voisins et ses concitoyens.
Il développe même un esprit de patriotisme pour sa nation. 
Il est plus grand, à cet égard que les hommes du passé.

Et pourtant, ces hommes, unis en nations, ont provoqué la récente catastrophe (de la première guerre mondiale 1914-1918). Celle-ci n’a pas son équivalent dans l’histoire. Elle sera considérée par les générations à venir de la même manière que nous regardons aujourd’hui les vendettas familiales.

Il y a des liens raciaux qui élargissent encore plus le cercle de l’unité.
Mais il se trouve toujours une race qui se considère supérieure aux autres.
Le lien religieux présente un idéal encore plus élevé.
Mais il a engendré diverses sectes qui se sont opposées et méprisées pendant des milliers d’années.
Et elles ont provoqué tant de ruptures et de divisions entre les hommes. 
Même dans une fraternité aussi large, le germe de la séparation existe. 
Aussi large que puisse être la fraternité, tant qu’elle séparera l’homme d’un autre homme, elle ne pourra pas être une fraternité parfaite.

En prenant conscience de ceci, le Soufi se libère des frontières nationales, raciales et religieuses. Il s’unit dans la fraternité humaine qui est dépourvue des différences et des distinctions de classe, de caste, de croyance, de race, de nation ou de religion. Une fraternité qui unit l’humanité dans la fraternité universelle.

Il n’y a qu’un Seul principe moral : l’amour qui jaillit de la négation de l’ego et s’épanouit en actes de bienfaisance. 

Des principes moraux ont été enseignés à l’humanité par divers maîtres, dans beaucoup de traditions, différentes les unes des autres.
Ces principes sont comme des gouttes séparées issues de la même fontaine. 
Mais quand on regarde le jet qui en retombant se sépare en gouttes, on s’aperçoit qu’il n’y a qu’un jet à l’origine de tout, et c’est l’amour.

C’est l’amour qui donne naissance à l’espoir, à la patience, à l’endurance, au pardon, à la tolérance et à tous les principes moraux. 
Tous les actes de bienfaisance prennent racine dans le terreau du cœur aimant.
La générosité, la charité, l’adaptabilité, une nature accommodante et même le renoncement sont issus de l’amour seul. 
Les rares et grands êtres élus ont été considérés à toutes les époques comme un idéal dans le monde entier.
Ils possèdent des cœurs embrasés par l’amour.
Le mal et le péché résultent d’un manque d’amour.

On dit de l’amour qu’il est aveugle, mais en réalité l’amour éclaire la vue. 
L’œil ne voit que la surface. L’amour voit beaucoup plus profondément. 
Toute ignorance est un manque d’amour. 
Ainsi le feu mal allumé ne donne que de la fumée.
Mais quand il est bien allumé, alors la flamme éclairante jaillit.
Ainsi en est-il de l’amour.
Il est aveugle quand il n’est pas développé.
Mais quand le feu est bien allumé, la flamme jaillit. Elle éclaire le chemin du voyageur de la mortalité à la vie éternelle. 
Les secrets de la terre et des Cieux sont révélés à celui qui possède un cœur aimant. 
L’amant a acquis la maîtrise sur lui-même et sur les autres, et non seulement il s’entretient avec Dieu, mais il s’unit à lui.

Alors, je te salue, Ô amour, douce folie,
Toi qui guéris toutes nos infirmités,
Qui es le médecin de notre orgueil et de notre arrogance
Qui es notre Platon et notre Galien.

Jelal-ûd-din Rumi

Il n’y a qu’un Seul Objet de louange : la beauté qui élève le cœur du fidèle à travers tous les aspects du visible et de l’invisible.
« Dieu est beau et Il aime la beauté » dit le Coran. 

Cela explique que l’homme, qui hérite de l’Esprit de Dieu a la beauté en lui et aime la beauté. Pourtant ce qui semble beau pour l’un ne l’est pas pour un autre. En évoluant, l’homme cultive le sens du beau. Et il préfère l’aspect le plus élevé de la beauté. Mais quand il a observé la vision la plus élevée dans le monde invisible, en s’émerveillant de la beauté du monde visible, alors l’existence entière devient pour lui une unique vision de beauté.

L’homme a adoré Dieu en contemplant la beauté du soleil, de la lune, des étoiles et des planètes. Il a adoré Dieu dans les plantes, les animaux. Il a reconnu Dieu dans les magnifiques qualités de l’homme. Grâce à cette parfaite vision de la beauté, il en a trouvé la source dans le monde invisible d’où tout cela jaillit et dans lequel tout se fond. 

En réalisant cela, le Soufi adore la beauté dans tous ses aspects. Et il voit le visage de son Bien-Aimé dans tout ce qui est visible. Il voit l’esprit du Bien-Aimé dans l’Invisible. Ainsi, partout où il regarde l’Idéal qu’il adore est devant lui.

Partout où je regarde, je vois Ton visage avenant,
Partout où je vais, j’arrive où Tu demeures.

Il n’y a qu’une Seule vérité : la véritable connaissance de notre être, intérieur et extérieur, qui est l’essence de toute sagesse.

Hazrat Ali a dit :

Connais-toi toi-même et tu connaîtras Dieu

Est-ce la connaissance de soi qui s’épanouit dans la connaissance de Dieu ?

La connaissance de soi permet de répondre à des questions telles que :

  • D’où suis-je venu ?
  • Existais-je avant de prendre conscience de mon existence actuelle sur terre ?
  • Si j’existais, sous quelle forme existais-je ?
  • Est-ce que j’existais en tant qu’individu, tel que je suis maintenant, ou en tant que multitude, ou en tant qu’insecte, oiseau, animal, esprit, djinn ou ange ?
  • Que se passe-t-il après la mort, ce changement auquel chaque créature humaine est soumise ?
  • Pourquoi est-ce que je demeure ici quelque temps ?
  • Quel dessein dois-je accomplir ?
  • Quelle est ma tâche dans la vie ?
  • En quoi consiste mon bonheur et qu’est-ce qui rend ma vie misérable ?

Ceux dont les cœurs ont été éclairés par la lumière venue d’en haut, commencent à réfléchir à de telles questions. Mais ceux dont les âmes sont déjà illuminées par la connaissance du Soi, les comprennent. Ce sont eux qui donnent aux individus ou à la multitude le bénéfice de leur savoir. De sorte que, même les hommes dont les cœurs ne sont pas encore éclairés et ceux dont les âmes ne sont pas illuminées peuvent avancer sur le chemin qui conduit à la perfection.

C’est pourquoi l’humanité apprend dans des langues variées, dans des formes variées de cultes, dans des dogmes variés, dans différentes parties du monde. Elle apprend l’Unique et même vérité sous différents aspects pour s’adapter à l’époque et au temps. Les gens ne comprennent pas cela. Ils se moquent de la foi des autres, les condamnant à l’enfer . Et ils considèrent que leur propre foi est la seule vraie foi. Le Soufi, reconnait la connaissance de soi comme l’essence de toutes les religions. Il a retrouvé dans chaque religion la même vérité. Et il les a toutes considérées comme une Seule.

Le Soufi, en comprenant le Soi, réalise ce que le Christ a dit : « Moi et le Père ne faisons qu’Un ». La différence entre la créature et le Créateur se situe au niveau du langage. Elle n’existe pas dans son âme. C’est ce que signifie l’union avec Dieu. C’est en réalité la dissolution du faux moi dans la connaissance du vrai Soi. Soi véritable qui est divin, éternel et tout-pénétrant.

Celui qui atteint l’union avec Dieu doit perdre son vrai moi.

Amir

Il n’y a qu’un Seul chemin : l’annihilation du faux moi dans le vrai, ce qui élève le mortel vers l’immortalité, là où réside toute perfection.

J’ai disparu dans le néant.
Je me suis évanoui, et voyez !
J’étais toujours vivant.

Tous ceux qui ont pris conscience du secret de la vie, comprennent que la vie est Unique. Mais qu’elle existe sous deux aspects. D’abord une vie immortelle qui est toute pénétrante et silencieuse. Ensuite une vie mortelle qui est active et pleine de diversité. L’âme appartenant au premier aspect, est leurrée, affaiblie et captive dans son expérience de la vie au contact du mental et du corps qui appartiennent au second aspect. 

L’assouvissement des désirs du corps et les caprices du mental ne satisfont pas le dessein de l’âme. Ce dessein est indubitablement de faire l’expérience de son propre prodige dans le visible et l’Invisible, mais dont la tendance est d’être elle-même et rien d’autre. Quand l’illusion lui donne le sentiment d’être faible, mortelle et captive, elle ne se sent pas à sa place. C’est la tragédie de la vie qui maintient le fort comme le faible, le riche comme le pauvre dans l’insatisfaction. Ce qui leur fait chercher constamment quelque chose qu’ils ne connaissent pas.

En réalisant cela, le Soufi prend le chemin de l’annihilation

Et avec l’aide d’un maître sur le chemin, il découvre à la fin de son voyage que la destination était lui-même.

J’ai erré à la poursuite de mon propre moi.
J’étais le voyageur, et je suis la destination.

Iqbal

Publié dans « L’unité des idéaux spirituels » – Première partie – Cahier n°5 – Chapitre 4