Ce n'est pas le mystique qui ouvre vos oreilles ou vous
donne quelque chose grâce à quoi vous pourrez voir. La
tâche du mystique est de vous donner un travail à faire
par vous-même, d’enseigner la méthode par laquelle vous
pourrez obtenir la connaissance. Ce procédé vous dit
comment gagner cette richesse spirituelle dont vous avez
besoin, et comment amener votre être entier - mental,
corps et être le plus profond - dans cet état de silence
qui vous prépare à entendre la parole pour laquelle
votre âme a toujours langui et attendu. Il ne peut pas y
avoir de plus grande richesse et un plus grand bonheur
que cela.
Le Soufi ne se soucie jamais de la voie que prend
quiconque, Islam ou Kafir, et ne se mêle
pas non plus du chemin dans lequel on voyage, le chemin
du mal ou celui de la vertu, puisque tout chemin lui
semble mener au même but, l'un plus tôt, l'autre plus
tard, l'un avec difficulté, l'autre facilement.
Mais ceux qui marchent avec lui volontiers, ayant foi en
son compagnonnage, sont ses mourîds et ils
l'appellent murshid, et il les guide - non pas
nécessairement par le même chemin qu'il a choisi pour
lui-même - mais dans le chemin le mieux adapté au
mourîd. |