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Le but de la Création est que Dieu puisse se voir Lui-même dans son accomplissement.

Dans ces Cahiers 3 et 4 nous en apprendront plus sur la création elle-même, ce qu'elle est, quel est son but ; nous irons à la rencontre des êtres et éléments nombreux qui vivent en elle, et des divers mondes ou plans qu'elle contient.

Bien que les explications mystiques puissent correspondre ou non aux connaissances scientifiques, elles peuvent néanmoins communiquer à l'intellect quelque peu de cette loi cachée de la nature qu'on appelle philosophie.

C’est ainsi que la manifestation de l'Invisible dans l'existence matérielle et l'expérience de l'âme à travers les différents plans d'existence, seront évoquées dans la deuxième partie de cet ouvrage.

Dans ces Cahiers 3 et 4 nous en apprendrons plus sur la création elle-même, ce qu'elle est, quel est son but ; ils dépeignent les êtres et éléments nombreux qui vivent en elle, et les divers mondes ou plans qu'elle contient.

Le Cahier 3, « La Création est faite pour que Dieu puisse Se voir accompli ; la sexualité », montre le désir de Dieu de Se voir et de Se connaître sous différents aspects. « Le monde a été produit par le désir d'être conscient de : que suis-je ? » Le Créateur S'est réjoui en ce qui a été fait. Ainsi, produisit-Il de plus en plus, et à chaque étape, il s'est réjoui davantage. Dieu, « la Conscience, voulait voir "ce que je peux faire", voulait se rendre compte de : "ce que je suis" grâce à "ce que je peux créer" ».

Le processus de la création a commencé dans la joie, son but est l'extase de l'amour. Hazrat Inayat, parlant de la perfection, donne la description suivante :

« La Conscience reconnaît et contemple l'être extérieur. Quand l'être extérieur a appris à voir, et qu'il reconnaît la Conscience, c'est la véritable extase : c'est quand l'esprit devient matière et que la matière devient esprit. La totalité de la manifestation a été faite pour ceci : que Dieu puisse avoir l'extase d'être Lui-Même l'Amant et Lui-Même l'Aimée ; qu'Il puisse admirer Sa propre royauté, Sa propre grâce, Sa propre beauté. Quand cette extase est atteinte, dans cet amour, le but de la création est atteint ».

L'image de l'amant et de l'aimée nous mène à la dualité dans la nature, à l'aspect double de Dieu, aux forces expressive et réceptive se manifestant dans toute la création. « Afin de produire ce monde l'Etre Unique dut se changer Lui-Même en deux, et ces deux devaient être différents ». Hazrat Inayat explique l'importance de l'impulsion sexuelle, parce que c'est : « la vie divine dans l'homme, et, venant du Créateur, elle devrait couler dans une chaîne ininterrompue dans d'incomptables millions, et ainsi accomplir Son dessein de créer et de re-créer, de construire des temples, que des mains n'ont pas construits, pour que le Seigneur Dieu y demeure ».

Dans les chapitres concernant le sexe, il est beaucoup question des différences entre les sexes, de la passion sexuelle, de la formation de l'enfant. Il est clair qu'il faut considérer la relation sexuelle comme sacrée. Dans le Cahier 4, ce sujet sera développé davantage.

Les chapitres « Mariage » et « la Vie de l'Homme » montrent le chemin de la perfection passant par l'élargissement de la conscience, qui éloigne la sympathie de notre propre personne. L'amour, de par sa nature expansive s'étend à l'autre, et finalement au monde entier.

Dans le même sens va la création de l'idéal par la dévotion ; on l'explique comme « une image que l'on se fait soit d'une forme, soit d'une vertu. Cela enlève au dévot toutes les impressions de son moi imparfait et l'élève à la hauteur où se tient l'être idéalisé. Au moment où le dévot est conscient de son idéal, son moi imparfait est ôté de sa conscience, et il se réjouit dans la vision de l'être idéalisé, qu'en réalité il crée de son propre être ».

Le Cahier 4 nous dit avec beaucoup de détails de quelle manière l'Invisible Se manifesta dans l'Existence Matérielle.

Le Coran dit que le monde fut créé à partir de l'obscurité. « Cette obscurité - précise Hazrat Inayat - on peut l'expliquer comme le stade d'existence inconnu, invisible, imperceptible, inimaginable, inexplicable que le langage est toujours impuissant à décrire. Ceux qui savent, l'ont simplement appelé Dieu, l'Etre Unique, omniprésent, omnipotent, sans nom, sans forme, sans naissance, sans mort et sempiternel. Les mystiques l'ont appelé la Conscience éternelle : cet état parfaitement tranquille dans lequel la Conscience n'est même pas consciente de son existence. C'est ce qu'on veut dire par le mot obscurité : l'arrière-plan de l'univers, et le commencement et la fin de tout ».

Passant par les quatre stades de l'Absolu, la Conscience devient de plus en plus consciente. D'abord elle devient consciente de son existence, mais sans avoir connaissance de ce que c'est : « tout comme un miroir, avant que quelque chose n'y soit reflété, est seulement un espace ». Puis elle désire observer, être consciente de quelque chose, aimer. Ainsi crée-t-elle toutes formes, choses et êtres jusqu'à la création de l'être humain idéal, qui reconnaît son existence immortelle. Alors « le Connaissant devient connu de Lui-Même, et en cela le but de la vie est accompli ».

Nous apprenons que la manifestation s'établit à travers sept plans ou sept cieux et l'on nous rappelle que « chaque pas vers la manifestation est un développement matériel de l'esprit ». Dans une « carte de la manifestation » ces sept cieux sont dépeints. Comme une sphère armillaire nous donne une idée de la terre et du cosmos, ainsi cette carte de la manifestation nous permet d'imaginer l'univers de l'Absolu.

Dans le processus entier de la manifestation travaillent les deux pouvoirs : d'expression et de réponse. « C'est leur travail sur tous les plans de la vie, qui cause la manifestation de l'âme en tant que corps ». Les forces réceptive et expressive sont par nature attirées l'une vers l'autre « puis par le processus de l'amour, de la passion et de l'action, l'âme trouve sa demeure dans la matrice de la mère ».

Ce quatrième Cahier nous montre avec précision bien des choses et des êtres dont nous sommes d'habitude ignorants ; ainsi les sept cieux, les êtres des cinq éléments, le monde des anges, les caractéristiques des éléments qui entrent dans chaque objet de la création et déterminent la nature des hommes. Ces descriptions peuvent paraître extraordinaires, mais « le Soufi pense que la bénédiction divine est donnée sous forme d'une vue qui devient pénétrante, et que la vision accordée à l'homme sera grande, dans la mesure de la grandeur de l'objet qu'il a en vue ». Ainsi le mystique qui vit « au sommet de la colline, ayant toujours devant les yeux les vastes horizons, peut donner des aperçus de sa vision ». Nous voyons ici comment le mysticisme s'introduit dans le domaine de la philosophie. Mais le mysticisme n'est-il pas concerné par « la totalité de la vie, visible et invisible »?

La seconde partie du Cahier 4 concerne l'Expérience de l'Ame dans les divers plans d'existence. Il décrit la nature de l'âme, sa destinée, son but, son expérience de la vie dans le corps et dans le mental, et son rayonnement qui est inspiration. Et par cette inspiration « le secret de la vie et de la nature est révélé ».