Ce
cahier nous en dit un peu plus sur le caractère de la
manifestation, sur la vie et la mort, sur l'origine de
la vie. Plusieurs chapitres parlent à nouveau de l'âme,
de son origine, de son «voyage» et de sa «
nostalgie du retour ». On pourra trouver quelques
répétitions de ce qui a été déjà étudié dans les cahiers
précédents, mais une étude attentive montrera toujours
de nouvelles facettes du sujet. Il est intéressant,
aussi, de constater comment Pîr-o-Murshid Inayat Khan
développe et résume souvent toute une suite d'idées en
un seul chapitre.
Ce Cahier traite également de la conception Soufie du
karma et de la réincarnation. L'homme n'est pas une
machine faite pour fonctionner automatiquement,
déterminée par des actions externes, forcée de porter le
fardeau de ses actions passées ; mais l'homme est
l'ingénieur qui est responsable de ses actes et ainsi le
maître de ses actions, maître de sa destinée. Qui plus
est, Hazrat Inayat avertit que :
« Lorsque vous vous regardez philosophiquement
vous-mêmes... plus vous devenez conscients de la
réalité, moins vous faites attention à votre petit
moi ».
Quand nous voyons la totalité de la vie comme une, la
réalisons comme une, nous trouvons le secret de la
libération spirituelle.
Une étude de la destinée et du libre arbitre continue
les réflexions que peuvent évoquer ces chapitres. La
volonté de Dieu est faite sur la terre, quand le libre
arbitre de l'homme travaille pour faire la volonté de
Dieu : libre arbitre et destinée doivent œuvrer
ensemble.
Et puis vient la question de connaître notre part qui
est Dieu et notre part qui est homme. Aussi longtemps
que la conscience de l'être extérieur se tient devant
les yeux de l'âme, le petit moi « est comme une
montagne devant nous, nous ne pouvons rien voir d'autre
». Et le seul moyen d'enlever cette montagne est
l'amour, «le grand solvant dans lequel fond le moi».
Afin de connaître la relation qu'il y a entre l'homme et
Dieu, l'on doit « oublier la fausse identité que l'on
a conçue dans le mental depuis le moment où l'on est né
sur la terre», et « faire bon usage de la
connaissance de Dieu ».
Le dernier chapitre, La Liberté de l'Âme, résume les
enseignements de ce cahier et conclut : «il n'y a pas
de liberté sans mort ; tel est le secret des Soufis
». C'est « jouer à la mort » ici sur la terre, ce
qui signifie s'oublier soi-même, comme un acteur sur la
scène doit s'oublier lui-même pour jouer son rôle.
« C'est une sorte de mort quand quelqu'un ne
pense plus à lui-même, mais à la chose qu'il veut
réaliser » ; c'est « connaître le sens réel
de la liberté et comprendre le sens de la vie ».
|