Ce
but de la Vie et de la Création peut être mieux compris
après avoir pris connaissance dans les autres cahiers de
Philosophie, la façon dont le but de la création entière
inclut le but de la vie d'une personne. Nous avons
appris qu'avec la création de l'homme, le processus de
la création était accompli. Bien que chaque âme ait son
propre but, son but extérieur, tout est créé pour
accomplir le plan divin, et tout se résout à la fin en
un seul but, le but intérieur, le but de la Vie Unique :
que Dieu puisse Se connaître Lui-Même.
L'homme a cinq désirs qui le mènent à l'accomplissement
du but intérieur : le désir de vivre, le désir de
savoir, le désir du pouvoir, le désir de bonheur et le
désir de paix. L'accomplissement de ces cinq désirs qui
travaillent dans l'homme amène l'accomplissement du but
de la création entière et «c'est dans
l'accomplissement de ces cinq désirs qu'est accompli le
but unique, le but pour lequel chaque âme est née sur la
terre».
A mesure que l'homme s'efforce de satisfaire chacun de
ces cinq désirs, il découvre son propre être réel et
dans chaque désir il avance de la limitation vers la
perfection.
Quelles voies devrons-nous suivre pour réaliser ces
désirs et pour accomplir le but de notre vie qui est le
but de la création entière ? Plusieurs voies sont
indiquées. D'abord il y a la voie du dharma, le
chemin du devoir, le chemin de la responsabilité, que
l'on peut appeler le chemin de la religion, car c'est
«dans l'esprit du devoir qu'est l'âme de la religion».
Puis l'homme doit «apprendre comment utiliser cette
terre fertile au meilleur avantage de celle-ci». La
relation de l'âme, venant du ciel, avec la terre
«possède en elle-même un secret qui mène au but de la
vie».
Ce monde est très beau et on peut appeler spirituelle
une personne qui est éveillée à cette beauté. «En
répondant à la beauté en tous ses aspects, en
reconnaissant la beauté divine, l'homme s'élargit. Cela
permet à l'âme de se déployer et de manifester l'Esprit
divin».
En chaque âme il y a le désir de voir les choses être
parfaites et l'on doit regarder en avant avec courage et
espoir, car «tout sera rendu parfait, tout doit être
rendu parfait. C'est une question de temps. Vers cette
perfection nous nous efforçons et la nature et la
création entières travaillent à cette fin».
Nous avons déjà appris que Dieu voulait Se connaître
Lui-Même et ainsi fit de Lui-Même un objet pour être
connu ; et dans ce cahier nous trouvons en outre que
«le but de la vie est que l'Etre Unique Se rende claire
à Lui-Même Son Unité». Dans ce monde de variété il
n'y a pas une seule forme exactement semblable à une
autre. «Dans la création de Dieu il n'y a aucune
compétition». Cela rejoint ce qui a été dit au
Cahier 1 : que chaque être possède sa propre
particularité, chacun être est unique «prouvant à
ceux qui ont les yeux ouverts qu'il y a l'Etre Seul et
Unique».
oOo
Puis vient le dernier cahier sur le thème Philosophie,
parce qu'on peut au mieux l'apprécier après s'être
familiarisé avec la nécessité de la dualité dans la
création, avec les qualités positives et négatives de la
vie, avec l'idée du sacré, spécialement du sacré de la
relation entre l'homme et la femme considéré dans le
mariage et dans les relations sexuelles.
Il y est dit que «l'unité est dans le schéma de
toutes choses, et l'harmonie gouverne la totalité de
l'existence». Dans un chapitre sur le mariage nous
lisons : «Chaque atome travaille pour s'adapter à sa
bonne place, et soit il attire, soit il est attiré vers
l'accomplissement de cette perfection qui est la raison
de son existence. Toutes de différentes particules d'un
objet sont réunies avec le temps. Aussi dispersées
qu'elles soient un jour ou l'autre elles se rencontrent.
Tel est le secret qui sous-tend cette existence».
Ayant en vue cet aspect plus profond de la création,
nous pouvons comprendre l'idéalisation des formes et
voies variées que prennent la relation entre l'homme et
la femme, et des caractéristiques qu'elles peuvent
montrer et développer. Nous trouvons cette idéalisation
dans la description des types d'amants, dans les
caractères de l'aimée, dans la modestie et dans la
beauté, dans l'esprit chevaleresque. De la manière de
faire sa cour il est dit : «une cour sincère est en
elle-même une religion, car aucune religion ne peut
enseigner davantage que ne le peut l'amour». Le
célibat, la monogamie et la polygamie sont montrés comme
des tendances humaines, et dans chacun de ces cas on
peut réaliser un idéal.
Le chapitre sur la perversion explique que «chaque
organe est développé par une certaine faculté pour
exprimer son but particulier... Les organes de la
génération ont été développés par la faculté de
génération, et tout autre usage qu'on en fait dirige
l'énergie dans un mauvais canal et crée le désordre».
Parlant de la prostitution Hazrat Inayat Khan montre
encore la tendance à l'idéalisation quand il dit :
«C'est à cause de sa pauvreté que la prostituée vend son
corps pour de l'argent, le moindre prix qu'un homme
puisse lui donner en échange pour elle-même est son
cœur».
Le chapitre se termine par des réflexions sur
l'évolution morale de l'homme, sur l'interdépendance des
vies humaines, «parce que l'esprit est Un. Et c'est
l'esprit qui unit et l'esprit qui donne la vie».
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