La
Extrait d'un Article de 2007 du Washington Post, signé
Shankar Vedantam :
"Des
chercheurs ont constaté que les gens ont besoin d'un
certain degré d'événements positifs par rapport aux
événements négatifs pour être heureux. Les couples par
exemple, semblent avoir besoin d'environ trois fois plus
de relations mutuelles positives, par rapport aux
relations négatives, pour être satisfaits de leur
couple. Un certain nombre de thérapeutes se sont
efforcés d'essayer d'augmenter le degré d'événements
positifs, par rapport aux négatifs, dans la vie de leur
clients" .
"Mais selon la nouvelle étude menée par le psychologue
de l'Université de Virginie, Shigehiro Oishi, les gens
qui indiquent un degré important d'événements positifs,
par rapport aux négatifs, semblent aussi éprouver une
moindre satisfaction d'un excédent d'événements heureux,
et même un plus grand effet contraire lorsqu'ils
rencontrent des événements négatifs.
"Les
psychologues étudient les moyens d'aider les gens à
conserver leurs bonnes réactions aux expériences
positives. Les individus et les couples qui prêtent
attention aux réussites quotidiennes, célèbrent ce qui
est positif et cultivent le sens de la gratitude pour ce
qu'ils ont, semblent avoir de meilleures chances
d'avancer sur le tapis roulant du bonheur".
Cet
extrait appelle quelques commentaires :
Sans
nous arrêter au fait que le bonheur serait un tapis
roulant, ce qui me paraît, à moi éditorialiste indigne
et ignorant, assez douteux, il faut remarquer que les
universitaires et les diplômés sont curieusement
indispensables, en d'autres pays, pour explorer les
voies du bonheur. Ces voies (ici très partielles), sont
étrangement redécouvertes, et re-proclamées, de
génération en génération, par d'innombrables voix. Tenez
par exemple : ce qui précède est un des éléments de la
méthode autrefois fameuse d'Emile Coué. Mais celui-ci
n'était hélas point un brillant universitaire, il était
seulement pharmacien à Nancy (mais attention : de 1ère
Classe! comme on disait alors). En outre, cette méthode
s'adressait en priorité à ces malheureux qu'on appelle
des « psychosomatiques ». En foi de quoi cette méthode
n'a séduit que des laïcs, et n'a été appliquée que par
peu de personnes assez entreprenantes pour se lancer
dans sa pratique.
Hazrat Inayat Khan, notre maître, avait beaucoup
d'estime pour Coué et sa méthode, mais il a enseigné que
le bonheur ne se borne pas à reconnaître ce qui nous
arrive de bon dans la vie, ni à échapper à des
souffrances physiques entretenues ou exagérées par nos
automatismes mentaux.
L'être humain, chers amis, n'est pas une créature isolée
par sa peau du monde extérieur et enfermée par ses
pensées et ses sentiments intimes dans une sorte de
forteresse mentale sur laquelle l'univers du dehors
n'aurait aucune autorité. Cette image à ras de terre est
malheureusement celle de la majorité des gens. C'est
pourquoi la majorité des gens, y compris les savants
psychologues, ignorent superbement que le bonheur
consiste en une liaison harmonieuse de notre être
extérieur avec les mondes suprasensibles dans lesquels
nous avons tout aussi bien notre vie, même si l'immense
majorité des gens en reste inconsciente. Que le lien qui
nous attache à ces mondes, ou si l'on préfère, à ces
corps subtils qui sont les nôtres, soit distendu, ou que
par suite d'événements extérieurs ou de mauvaise
attitude intérieure, le message entre eux soit brouillé,
et l'espèce de vitalité intime, harmonieuse, cette
lumière qui jaillit sans cesse des profondeurs de l'être
et qui est le sentiment du bonheur, se ternit et
s'obscurcit. C'est la raison principale qui fait que les
gens ne sont pas heureux.
Si
le bonheur ne résultait que d'une proportion convenable
entre les événements heureux ou malheureux qui nous
arrivent, les conclusions de l'article ci-dessus
traduites seraient entièrement satisfaisantes, à savoir
que notre attitude peut beaucoup dans notre sentiment du
bonheur ou du malheur. Mais au-delà de cette attitude il
y a, comme j'ai essayé de l'exposer, une raison plus
profonde, d'ordre spirituel, à notre bonheur ou à
l'inverse. Car quel que soit le moyen employé, ce dont
il s’agit, est toujours de conserver ou de réparer ce
lien avec notre être invisible, avec notre "âme" qu'il
s'agit.
Lorsque le monde psychologique aura compris que "l'homme
ne vit pas que de pain", comme il est écrit dans les
Evangiles, c'est-à-dire pas seulement de ce qui vient du
monde extérieur, nourriture ou événements, mais de ce
Pain et de ce Vin qui nous sont donnés d'en-haut en un
flot ininterrompu, c'est seulement alors que la
psychologie deviendra une science complète - et formera
une partie de cette religion universelle qui pourra
enfin aider l'humanité à retrouver le chemin hors duquel
elle s'est aujourd'hui égarée.
Et
qu'à cela Dieu veuille nous aider.
Michel Guillaume |